Qui de nos jours ne connaît pas la saga des Metal Gear ?
Difficile de répondre non à cette question en effet, car Metal Gear
Solid 2: Sons of Liberty et Metal Gear Solid 3: Snake Eater
figurent sur le podium des gros hits de la PlayStation 2 aux
côtés d'un certain God of War, Sly Racoon (qui ont déjà
eu droit à leur propre compilation HD) ou encore Ratchet & Clank.
Coup de bol, la compilation de ce mois-ci contient ces deux mastodontes
de la PlayStation 2. Quel est le troisième jeu ? Eh bien non, ce
n'est pas Metal Gear Solid premier du nom, disponible sur le PlayStation
Store pour une dizaine d'euros (ou sinon, si vous êtes en
possession d'une GameCube, vous pouvez vous essayez au remake
128 bits The Twin Snake, tout aussi excellent). Mais qui
pour remplacer la genèse de cette saga d'action infiltration en 3D ? Eh
bien ce sera Peace Walker, sorti dernièrement sur PSP, et
considéré comme étant le Metal Gear Solid 5 selon son créateur,
Hideo Kojima, et de nombreux fans, qui vient compléter cette
trilogie.






Souvenez-vous, c'était le 8 mars 2002,
vous vous êtes très probablement procurés une PlayStation 2 (PS2)
rien que pour ce jeu, vous avez inséré le DVD dans votre console, et
vous avez sans doute dû contempler la cinématique d'ouverture la bouche
grande ouverte, avec la musique majestueuse d'Harry Gregson Williams et
tout et tout (pour les plus vieux d'entre nous, presque 10 ans déjà !).
Eh oui, c'est bien de Metal Gear Solid 2: Sons of liberty dont
nous parlons, ou du moins de sa version "Substance" qui apporte
quelques améliorations, dont nous reviendrons un peu plus bas.
Passons
tout d'abord aux caractéristiques de la version HD, le jeu est devenu
propre, l'aliasing a complètement disparu, le jeu est très
fluide, notons cependant un bon nombre de coquilles sur les
sous-titrages français, oups...
Donc, en quoi consiste le jeu ? Eh
bien il suffit d'aller d'un point A à un point B, tout en évitant de se
faire repérer. Et il va y avoir du travail, car essayer de passer en
ligne droite sans attirer l'attention est, dans certains cas,
impossible, car il nous faudra user de notre cervelle afin de passer une
zone. Notre héros n'a pas que des mouvements de déplacement, nous
pouvons également distribuer des mandales, prendre en otage les pauvres
ennemis nous tournant le dos, sans compter les multiples armes et autres
gadgets nous aidant au cours de notre périple.
Côté gadget, il est
difficile de ne pas nommer le radar Soliton, qui nous permet de
voir tous nos ennemis dans un proche périmètre, ainsi que leur champ de
vision, un outil presque indispensable pour tout nouveau venu. Il existe
également un système d'arme létale et d'autres moins mortelles. C'est à
vous de voir si vous voulez vous débarrasser définitivement d'un garde
en lui ôtant la vie, ou si vous préférez l'immobiliser quelque temps en
l'assommant ou en l'endormant avec le pistolet silencieux M-9.
Mais il nous faudra être invisible aux yeux de nos ennemis, si nous
sommes repérés, les renforts ne devraient pas tarder à se montrer, votre
radar sera brouillé, et il faudra se cacher le plus vite possible,
sinon c'est le Game Over assuré.


Dans le deuxième opus, notons
l'apparition de nouveaux mouvements, à commencer par la suspension, qui
nous permet de nous accrocher à une rambarde afin de passer discrètement
sous les yeux de nos ravisseurs, la possibilité de se cacher dans les
casiers (nous-mêmes ou des corps, sait-on jamais) mais aussi de viser et
de tirer à la première personne, pour plus de précision. Le gameplay
risque de poser quelques soucis avec sa rigidité, mais une fois que
nous nous sommes habitués aux différents mécanismes, nous sommes
capables de nous faufiler comme un véritable serpent.

Quant au
scénario, sachez que l'aventure avec Solid Snake ne représente
que 88 % du jeu, en effet, Metal Gear Solid 2 raconte plus
l'histoire de Raiden parcourant la Grosse Carcasse (The
Big Shell, comme qui disent les Américains) que Solid Snake
s'infiltrant dans le Tanker, un énorme bateau pétrolier (qui
bizarrement ne transportait pas que du pétrole ce jour-là). Il serait
bien injuste de s'attarder plus sur l'histoire du jeu, tant celle-ci est
complexe et demeure un point fort ineffable à la série, nous pouvons
juste dire que le scénario est complexe, déroutant, émouvant, fascinant,
que les conversations CODEC sont bourrées de remarques,
d'anecdotes et d'humour, que le doublage américain est excellent (Snake
? Snake ? SNAAAAAAAKE !) et que les musiques sont d'une qualité
remarquable. Les cinématiques sont vraiment au cœur du jeu, et il serait
bien dommage, pour une fois, de les zapper. Mais ce n'est pas
tout, car une fois le jeu terminé, ayant une "petite" durée de vie de 10
heures si vous découvrez le jeu, vous pouvez vous essayez aux modes de
difficulté plus élevés, au mode Boss Attack, qui comme son nom
l'indique consiste à abattre tous les bosses du jeu d'affilée, le
mode Theater, qui nous permet de rejouer les scènes les plus
cultes, tout en changeant les personnages ; voir une petite mamie sauter
contre les murs en lançant des couteaux, c'est possible ! Version Substance
oblige, nous retrouvons en plus de tout ça les missions en Réalité
Virtuelle (RV), mais aussi la possibilité d'effectuer quelques missions
avec Snake sur la Grosse Carcasse.




Metal Gear Solid 3 est un
véritable tour de force de la part de Kojima Production, en
effet, en gardant les mêmes bases des anciens opus, ils sont parvenus à
révolutionner (ou du moins à changer de façon plus ou moins radicale) le
système du jeu. Et pour cause, le jeu se passe en plein territoire
ennemi, dans un milieu sauvage, et dans les années 70. Ce bond en
arrière sert à nous raconter l'histoire de Naked Snake, qui
deviendra le futur Big Boss, MGS 3 est alors l'épisode
originel, la base de la série. Côté amélioration, le jeu poussait à son
époque la PlayStation 2 dans ses derniers retranchements, et il
va sans dire que la refonte HD balaye l'aliasing et rend le jeu
plus fluide que jamais. Ainsi, les cinématiques n'en ressortent que plus
belles, et jouissent d'une mise en scène plus travaillée, un véritable
plaisir à regarder, et même encore aujourd'hui, très peu de jeux peuvent
se vanter de pouvoir rivaliser avec MGS 3 au niveau des scènes
cinématiques.
Mais, comme pour tout bon Metal Gear, il est
difficile de parler du scénario sans trop spoiler, nous pouvons
juste préciser que les bosses sont plus nombreux que jamais, et
en comparaison avec le précédent jeu, bien plus variés et intéressants à
affronter.
Metal Gear Solid 3, c'est également une évolution
notable du gameplay, dans toutes ses dimensions, exit donc
les gardes un peu robotiques d'avant, et bonjour les soldats russes qui
se déplacent de façon beaucoup plus naturelle, avec un tracé bien moins
linéaire, et inutile d'espérer pouvoir les approcher dans le dos en
courant, dans MGS 3, c'est devenu tout bonnement impossible. Le
jeu ajoute deux facteurs fondamentaux : la survie et le camouflage. Snake
se voit doté d'une toute nouvelle jauge située en dessous de sa barre
de vie, celle-ci diminue en fonction du temps et des actions du soldat,
il faut y prêter attention, car plus elle se vide, plus Snake
aura du mal à viser, pourra exécuter des actions moins longtemps, et son
ventre risque de crier famine, pas vraiment pratique lorsque nous nous
retrouvons cachés dans un casier !


Pour remonter cette jauge, il faudra
utiliser la faune et la flore environnantes à bon escient afin de
trouver de quoi vous nourrir, une première dans l'histoire de la série.
Ensuite, le jeu instaure un système de camouflage afin d'améliorer le
côté infiltration du soft, ainsi, se coller contre les murs ou se
cacher dans les herbes ne suffira plus, il vous faudra un camouflage
adapté, et même si le fait de devoir passer par les menus pour changer
de tenue devient pénible à la longue, ce système vient renforcer
l'immersion du côté infiltration.
Petite particularité de la version Subsistence,
la caméra vient directement se placer derrière le joueur, permettant
une meilleure prise en mains, et de contrôle de la situation. Et si ça
vous plaît pas, une simple pression sur un bouton permet de remettre la
vue d'origine. Le jeu est plus long que le 2, et il nous fait beaucoup
voyager, de la jungle jusqu'à une forêt luxuriante, en passant par un
laboratoire et une montagne pourquoi pas, une vraie bouffée d'air frais !

Le
jeu n'est pas très long, comptez 12 bonnes heures en ligne droite, mais
le degré de rejouabilité est tellement haut que la durée de vie
générale du soft n'est pas gênante. De plus, vous débloquerez une
bonne poignée de nouveaux modes de jeu, comme le boss attack, et
le mode Snake vs. Ape, de quoi vous occuper un bon moment. Et
rajoutons en plus de cela, Metal Gear1 et 2
jouables, certes ce n'est pas aussi Solid que les versions 3D,
mais l'histoire reste intéressante pour un jeu de cette époque.
Au
final, MGS 3 réussit à approfondir l'action et l'infiltration de
la série, et c'est ce gameplay si riche, bourré de détails en
tout genre, et de cinématiques belles à en pleurer, qui en font,
peut-être, le meilleur Metal Gear Solid.


À la différence des deux précédents
jeux de cette monture HD, Peace Walker est un jeu sorti
uniquement sur PSP, et c'est le dernier Metal Gear à être
sorti sur consoles à ce jour. La différence entre la version portable et
haute définition ne se fait pas par le paufinage, mais également au
niveau du gameplay. En effet, le second stick, ainsi que
les gâchettes sont une véritable prise de confort pour nous les joueurs,
la caméra est très facile à déplacer, et les objets et armes sont
sélectionnables sans passer par une touche raccourci, ouf !
Le jeu
nous est raconté par le biais d'illustrations animées, certes ça ne vaut
pas les cinématiques des deux autres jeux, mais cela reste bien
original et agréable à regarder, elles se paient même le luxe d'être
interactives par le biais de QTE.
Côté gameplay, il est
à noter que le jeu se découpe en missions, lorsqu'un objectif a été
atteint, vous reviendrez automatiquement à la base Mother Base
pour en choisir une autre.
Le rythme du jeu en souffre ? Eh bien pas
vraiment, car une fois à la base, c'est l'occasion de déployer vos
hommes dans différentes factions afin d'obtenir de meilleurs résultats.
Il est possible de capturer les soldats ennemis afin qu'ils passent dans
notre camp et ainsi agrandir notre armée.


Pour le reste, le gameplay
reprend celui de Metal Gear Solid 4, à savoir une visée à la
troisième personne, la possibilité de marcher tout en étant accroupi...
Ceci dit, nous avons été surpris de constater qu'un bon nombre de
mouvements sont passés à la trappe, ainsi, il est impossible de se
déplacer tout en étant allongé, ou contre un mur, les roulades se font
une fois sur deux, il est impossible de se déplacer lorsque nous prenons
un garde en otage, et il est impossible de déplacer leurs corps, une
fois endormis. Tous ces changements en font peut-être le Metal Gear
le moins complet, et prouvent que le jeu est bien plus orienté action
que les deux précédents titres (même s'il reste tout à fait possible de
faire des missions sans se faire repérer, Metal Gear reste de
l'infiltration, en dépit de certains choix de gameplay
contestables).
Ainsi, le jeu rajoute un système d'expérience liée aux
armes, plus nous sommes adroits avec une arme en particulier, plus nous
aurons de l'aisance à la manipuler, les missions d'entraînement au tir
aidant pour beaucoup. Dommage que nous ne puissions partir en mission
qu'avec deux armes seulement.
Quant à la gestion de la Mother Base,
nous avons la possibilité de mettre nos nouvelles recrues dans
différentes sections, ainsi, nous pouvons les envoyer combattre pour
qu'elles gagnent en expérience, les envoyer dans la section recherche et
développement pour construire de nouveaux gadgets, ou encore dans la
section des renseignements afin d'avoir plus de détails sur une mission
en particulier, et ainsi de suite.

Mais alors, tout serait donc
moins bien que les deux jeux précédents ? Eh bien pas vraiment, car sur
la version HD, nous avons la possibilité de jouer en coopération jusqu'à
quatre en ligne grâce au PSN (oups, le SEN pardon,
décidément) et le moins que nous puissions dire, c'est que cela apporte
un plus non négligeable, en comparaison des deux autres opus, surtout si
vous avez une oreillette.


Metal Gear Solid HD Collection,
c'est plus qu'une simple compilation, c'est également l'occasion de
voir l'évolution qu'a subie la série à travers cette dernière décennie,
du côté classique de l'infiltration avec Metal Gear Solid 2, avec
le côté survie de Metal Gear Solid 3, et enfin la stratégie et
l'aspect coopération de Peace Walker, nous avons de quoi nous
occuper durant de bonnes heures. Si vous n'avez jamais joué à la série,
cette compilation est un excellent moyen de remédier à cette erreur.
Évidemment, les titres ne sont pas parfaits, ainsi, nous reprochons au
deuxième opus de manquer de bosses, au troisième d'être parfois
un peu trop linéaire, sans possibilité de rebrousser chemin sans devoir
recommencer une partie, et au Peace Walker d'avoir un gameplay
moins varié, mais cela ne gâche en aucun cas le plaisir de retrouver
des amis au sein du mode coopération, bien au contraire !

Bref, cette pratique des collections HD
aura au moins le mérite de nous (re)faire découvrir les meilleurs
moments de la PlayStation 2 !





Les plus

• Le meilleur de Metal Gear dans une simple
  galette
  
• Le côté infiltration classique de MGS 2
  
• Le côté
  survie de MGS 3
  
• Le mode coopération en ligne de MGS: Peace
  Walker
  

Les moins

• Une maniabilité assez rigide, les nouveaux venus
  vont devoir s'y habituer
  
• Nous l'admettons, les cinématiques de
  plus de 20 minutes, parfois c'est un peu long !
  

Notation :

• 
  Graphisme
  
  15/20
  
• 
  Bande son
  
  18/20
  
• 
  Jouabilité
  
  14/20
  
• 
  Durée de vie
  
  16/20
  
• 
  Scénario
  
  17/20
  
• 
  Note générale
  
  17/20
  

Test par PS3Gen.