Drive

Mon avis sur le film mijoté par mes soins Smile

.Informations et Caractéristiques techniques

Réalisateur : Nicolas Winding Refn

Acteurs : Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston

Durée : 1h40

Genre : Action, Thriller

Sortie en salle/Blu-ray : 5 octobre 2011/8 février 2012

Éditeur : Wild Side Video

Encodage vidéo : MPEG4-AVC

Encodage audio : Français/Anglais : DTS-HD Master Audio 5.1

Matériel utilisé : PS3, Samsung 46 '' LCD 3D, Ampli Yamaha RX-V 765, Bose 5.1

Classification : Int -12

Bonus:
- Making of
- Entretien avec le réalisateur
- DVD du film + copie numérique du film
- 2 titres de Kavinsky à télécharger
- Bandes-annonces

Synopsis
Un jeune homme solitaire, "The Driver", conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite. Jamais il n’a pris part aux crimes de ses employeurs autrement qu’en conduisant - et au volant, il est le meilleur !
Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels. Celui-ci accepte, mais impose son associé, Nino, dans le projet...

Avis
Après nous avoir promené en terre inconnue avec Valhalla Rising, incarcéré dans une prison anglaise dans Bronson et enfin, plongé dans les milieux les plus malsains de Copenhague dans la trilogie Pusher, Nicolas Winding Refn nous invite à une symphonie dramatique dans Drive. Adaptation du roman éponyme de James Sallis et première oeuvre estampillée du sceau d'Hollywood pour le réalisateur.
Nous sommes conduits dans le quotidien d'un mécanicien-cascadeur automobile et conducteur occasionnel pour truands en tout genre à ses heures perdues. Grâce à ce film, primé à Cannes en 2011 dans la catégorie de la mise en scène, Refn entre dans le monde des réalisateurs reconnus par la grande porte ou portière dans ce cas précis.
Il maîtrise avec maestria la forme de son sujet et cela dans un fond scénaristique des plus ordinaire. Que ce soit les personnages, les plans, les cadrages, l'action ou la musique, tout concourt à enrober le spectateur dans une mélodie narrative exceptionnelle . Sans cette maîtrise artistique, le film aurait sans nul doute perdu de son épaisseur.

Drive est, d'abord, une oeuvre lyrique visuelle enveloppée d'une aura contemplative qui hypnotise les sens à la manière d'un charmeur de serpents. L'image est à dessein puisque ce film distille une violence progressive parfois insupportable, mais toujours accompagnée par une mise en scène et une musique tellement bien aiguillées que cela la ramène à un doux euphémisme. Drive fait une telle économie des dialogues que la force de l'expression prend instinctivement le chemin des regards pour déployer toutes ses émotions. Tel un chef d'orchestre, Refn joue la partition de son oeuvre, dans laquelle les vies se jaugent, s'enlacent, s'entrechoquent et se consument dans des non-dits pudiques, étrangement plus intelligibles que des torrents de mots.

Ceux qui recherchent les saveurs crissantes d'un Fast and Furious ou de la testostérone fournis en palettes d'un Transporteur peuvent sortir à la prochaine bretelle puisque Drive ne joue clairement pas sur les mêmes circuits. En l’appréhendant autrement qu'un genre en soi, on ne pourra que s'infliger une cruelle déception en bout de piste. Les courses-poursuites dans Drive, n'arpentent pas le bitume, elles le caressent en valsant sur l'asphalte comme un virtuose en patins à glace.

Avec ses personnages sombres, que même David Lynch ne renierait pas, Drive a permis à Ryan Gosling d'émerger en tant qu'acteur à part entière. Le moins que l'on puisse dire c'est que le charisme et la prestance dont il a fait preuve est tout bonnement remarquable. Le panel d'émotions qu'il a su véhiculer, autant dans le regard, les expressions faciales ou la posture en disent bien plus que des longs discours. Le cinéma avait son Taxi Driver avec De Niro, Hollywood a ici trouvé son Driver tout court avec Ryan Gosling, un nom avec lequel il faudra dorénavant compter. Les autres protagonistes, à l'image de l'acteur principal, sont tout aussi efficaces dans leur jeu, ils s'apparentent à l'assaisonnement indispensable qui fait la différence entre bonne cuisine et gastronomie.

Impossible de faire l'impasse sur la bande originale signée Kavinsky, un personnage à elle seule marquant les scènes de son indélébile empreinte. Dès les premières notes, l’envoûtement opère, à coeur ouvert, son charme en mettant l'ambiance dans une forme d'apesanteur quasi jouissive.

Drive étant un pur bijou cinématographique, il lui fallait donc l'écrin approprié pour faire ressortir tout son éclat. C'est donc avec une image sublime et une photographie impeccablement retranscrite à la "seventies" que les éloges se poursuivent côté technique. Les textures, les couleurs, la définition et la lumière alternent leur présence dans une délectation visuelle à faire pâlir votre rétine.

Fidèle à lui même l'éditeur Wild Side nous délivre une VO et une VF à la dynamique particulièrement équilibrée et le DTS-HD Master Audio 5.1 y est bien entendu pour beaucoup. L'action comme la musique profitent merveilleusement du multicanal en nous offrant une esthétique sonore percutante pour l'une et envoûtante pour l'autre. De plus, le réalisme des bruitages coïncidence parfaitement avec la sobriété acoustique voulue par Refn et cela se ressent jusque dans les scènes explosives.

Drive est indubitablement la révélation de l'année 2011. Si le postulat scénaristique est loin de soulever les foules, le réalisateur réussit tout de même à s'extirper de cette base commune pour produire une oeuvre à la structure narrative intelligemment négociée. Refn nous rappelle que, parfois, même les silences ont des choses à dire...

Drive

Drive

Drive :: Commentaires